Un 1er colloque sur la biographie hospitalière au Ministère de la Santé

24/04/23
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Née il y a une quinzaine d’années, au sein du service d’oncologie du centre hospitalier de Chartres, d’une belle rencontre entre Valéria Milewski et le Dr Frédéric Duriez, puis le Dr David Solub, la biographie hospitalière a fait progressivement florès, dans une vingtaine d’hôpitaux en France. Cette pratique consiste à proposer à un patient gravement malade de se raconter et ainsi lui permettre de transmettre son histoire de vie. Le succès  grandissant de cette démarche innovante s’est illustré par la tenue d’un premier colloque national organisé, le 20 avril dernier, dans l’enceinte emblématique du Ministère de la santé et de la prévention.

Le Pr Jean-Pierre Lotz, chef de service à l’assistante publique-hôpitaux de Paris, nouveau président de l’association « passeur de mots et d’histoires »  - en lieu et place du Dr Duriez - a ouvert ce colloque en rappelant le long chemin parcouru en matière de soins palliatifs et souligner toute l’importance de la prise en considération de la personne, au-delà de sa maladie. S’en est suivie une table ronde avec la participation de Jean Kabuta, professeur de linguistique et de littérature africaine, Delphine Horvilleur, rabbin et écrivain, Wajdi Mouawad, directeur du Théâtre national de la colline et Valéria Milewski, auteure de plus de 300 biographies hospitalières. Cette réflexion s’est poursuivie par l’approche concrète de ce « nouveau soin » avec le retour d’expérience d’une famille de patient, d’un oncologue hospitalier chartrain, le Dr Duriez, d’une cadre de santé, Perrine Choiseau, d’une biographe hospitalière, d’un directeur d’hôpital et du Dr Walter Hesbeen, professeur à l’université catholique de Louvain et à l’école des hautes études en santé publique de Rennes. Loin de mettre en cause les progrès indispensables et incontestables des pratiques médicales et pharmaceutiques, toujours à l’œuvre (prescriptions de nouvelles molécules, nouvelles techniques médicales, développement des plateaux médico – techniques), les différents  intervenants ont plaidé en faveur d’un changement de paradigme, visant pour tout professionnel de santé à considérer la personne malade pour ce qu’elle est et non plus sous le seul prisme de sa ou de ses pathologie(s). L’épilogue de ce colloque fut un appel à la reconnaissance de la biographie hospitalière, comme « soin de support », enjeu de futures démarches ministérielles en ce sens.

Un colloque qui fera assurément date !

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