Ascenseurs, blocs opératoires, couloirs, consultations externes, services de soins, imagerie médicale, salles de coronarographie, les 19 brancardiers (dont 2 femmes) du service de brancardage central connaissent les moindres recoins du centre hospitalier. A la fin de la journée, les compteurs montent souvent très haut. 11 à 12 kilomètres, voire 15 les grosses journées. « Le service de brancardage central a pour mission de transporter les patients d’un service à un autre, en brancard, mais surtout en fauteuil roulant ou en lit en respectant le confort, le bien-être et la pudeur du patient. Les brancardiers sont sans doute ceux qui connaissent le mieux tous les services du centre hospitalier », explique David, le régulateur du service. « Nous gérons tous les accompagnements intra-hospitaliers, sauf ceux du service des Urgences », ajoute David. En 2019, année de pleine activité avant le Covid, 58 148 transports ont été réalisés. Un brancardier réalise en moyenne 30 transports par jour. Il faut donc être sportif et être équipé d’une bonne paire de baskets ! Mais pas seulement.
Les jambes et…la tête
Mallory, Mickaël, Rémi, Paul ou encore Gregory et leurs collègues ont également un rôle très relationnel. « Nous sommes en contact permanent avec les patients. Nous devons être à l’écoute, être ouverts. Nous faisons tout pour les rassurer et créer une relation de confiance. Nous devons savoir leur parler », témoigne David. « Chaque patient est différent et unique. Certains patients sont inquiets, voire déprimés. A nous de voir si la personne a envie de discuter, de plaisanter. D’autres peuvent être aussi agités ou instables. A nous de gérer également », poursuit David. « Nous rencontrons également certains patients à plusieurs reprises sur plusieurs années car ils reviennent régulièrement à l’hôpital car ils souffrent de pathologies lourdes. Nous créons forcément un lien avec ces personnes. Elles prennent confiance. Nous pouvons engager la conversation sur leur vie, leurs enfants. C’est un aspect du métier que l’équipe affectionne », donne en exemple, Olivier, le binôme de David lorsque celui-ci est en congés. Cette sensibilité s’acquiert avec l’expérience. « Il faut une bonne année de formation avec tous les membres de l’équipe pour être opérationnel. L’agent qui arrive dans le service n’est pas laissé seul. Au départ, il accompagne un brancardier plus expérimenté. Il apprend à mobiliser le patient en appliquant les règles de manutention, à respecter l’intimité du patient ainsi que son confort sans oublier les règles d’hygiène et de sécurité », précise David.
Une organisation rodée
L’équipe opère au quotidien de 7h à 21h avec un régulateur qui coordonne les transports des patients et avec 13 à 14 agents sur une journée. Les week-ends et jours fériés, les horaires sont identiques avec 3 brancardiers. Les journées les plus chargées sont le lundi (avec les entrées patients du week-end) et le vendredi (examens à réaliser avant le week-end). Les pics d’activité sont de 10h à 12h et de 14h à 16h en semaine. David, régulateur, centralise l’ensemble des appels des services et distribue les différentes courses aux brancardiers et optimise les voyages. « Je reçois les demandes des services et des différents plateaux techniques et j’organise le travail de l’équipe de brancardiers afin de réaliser le transport des patients dans l’hôpital en veillant à son confort et à sa sécurité », précise également David qui est présent de 8h30 à 16h. « La veille, nous recevons le planning des blocs, de la coronarographie et des examens programmés. Mais bien évidemment il y a des urgences. La coro, c’est typique par exemple. Chaque service a ses spécificités. Mon rôle est donc de réguler les transports des patients pour les examens programmés ou non. Il y a une classification des priorités. En 1, les patients qui arrivent en hélicoptères et les urgences vitales. En 2, les urgences fibrinolyse. En 3, les blocs opératoires et en 4, les coronarographies en particulier et le secteur de la cardio en général », détaille David.
Les brancardiers du C.H sont tous agents de service hospitalier. Durant leur formation sur le terrain, tous participent à la Formation aux Gestes et Soins d’Urgence (AFGSU) et à une formation sur les précautions standard et le bio nettoyage.